Il y a quelques jours, une traductrice sur LinkedIn postait un message dans lequel elle reprochait à l’une des plus grandes sociétés de traduction au monde de proposer des prix ridicules aux traducteurs indépendants. Pour dire vrai, je n’ai pas été surprise car cette société, tout comme une autre également très (très) connue, sont réputées pour la manière peu orthodoxe dont elles traitent leurs collaborateurs internes et externes.
Sur le point de vue de la rentabilité, je peux comprendre que ces entreprises soient obligées de courber l’échine face à des clients qui demandent des prix toujours plus bas en brandissant des mémoires de traduction mal alignées et des pseudo bases de données terminologiques qu’il est impossible d’intégrer ou que ce soit, MAIS, ce sont également ce genre de pratiques qui réduisent la valeur du travail du traducteur.
En effet, qui serait prêt à payer 150€/heure à un individu si une agence n’en demande que 70 ? Pourquoi attendre 1 semaine qu’un travail soit fait correctement si le commercial au bout du fil me promet que ma traduction me sera rendue dans deux jours ? En effet, personne.
Je ne vais pas me pencher sur le climat malsain cultivé au sein de telles entreprises, sur la pression exercée sur les jeunes collaborateurs qui voient leurs faits et gestes contrôlés. Saviez-vous par exemple que dans une grande entreprise de traduction de la place, on vous rappelle à l’ordre si votre souris ne bouge pas pendant un certain nombre de minutes ? Sympa n’est-ce-pas ?
Par contre, je vais vous avouer une chose : les meilleures agences de traduction avec lesquelles j’aie travaillé avaient moins de 10 employés. Quand je dis meilleur, je parle de tout : tarifs, respect des délais de paiement, respect mutuel, gestionnaire de projets à l’écoute, accent sur la qualité du travail, prise en compte des retours du traducteur, flux de travail impeccable, etc.
Quant à mes pires expériences, elles ont été avec les agences de renom : courriels le dimanche à 10h, délais toujours très serrés, aucune prise en compte des remarques du traducteur, l’impression de gêner lorsqu’on pose des questions, paiements en retard, demandes intempestives de ristournes, etc. Une certaine pression ressentie même à distance qui influençait la qualité de mon travail.
Alors oui, la taille compte.
Ce qui intéresse la plupart des grandes entreprises de traduction c’est de faire du chiffre, car, au final, on est là pour faire du business et c’est tout à fait compréhensible. Le problème c’est que quand on met trop l’accent sur la rentabilité, on perd de son humanité.
Les collaborateurs ne sont plus alors là que pour permettre d’atteindre ses objectifs : on réduit les dépenses au maximum, on paie aux prestataires des miettes pour avoir de généreuses marges, et tant pis si le traducteur recruté n’a vécu qu’un an en Espagne, il parle Espagnol et c’est l’essentiel.
Si vous débutez donc comme traducteur indépendant, je vous recommande de chercher ces petites agences de traduction qui ne demandent qu’à vous donner une chance de faire vos preuves. Je ne dis pas que toutes les grandes agences de traduction sont la réincarnation du mal, juste que si vous avez le choix, cherchez des clients moins connus qui ne vont pas vous dégoûter de votre activité ou vous faire prendre de mauvaises habitudes.
Be smart.
C’est la première fois que je lis ce conseil ! Pour une fois que l’expression « entreprise à taille humaine » ne me semble pas bateau !
Tout à fait !