Les traducteurs freelance en ont marre et le font savoir

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Tout a commencé lorsque Transperfect, actuellement LE plus large fournisseur de services linguistiques dans le monde, a jugé bon d’annoncer sur X en juin dernier que les revenus du groupe avaient dépassé le milliard de dollars pour l’exercice 2022. Il n’en fallait pas plus pour mettre les traducteurs freelance en colère.

La réponse a été immédiate, et… brutale. De nombreux commentaires de traducteurs freelance, les uns plus virulents que les autres, ont suivi.

J’avoue avoir été choquée par certains d’entre eux, mais c’est exactement ce qui arrive quand les gens en ont marre.
Parmi, ​les dix prestataires de services linguistiques les plus puissants au monde​, plusieurs sont connus pour pratiquer les tarifs les plus bas du secteur, pour façonner les conditions de travail des prestataires à leur guise et pour facturer des frais aux traducteurs freelance pour un oui ou un non tout en se faisant des millions, voire des milliards sur leur dos.

Ces pratiques ne datent certes pas d’aujourd’hui, mais avec la venue des réseaux sociaux, il devient de plus en plus évident que les linguistes n’ont plus l’intention d’encaisser sans rien dire. Personnellement, une agence de traduction qui figure sur cette liste m’a proposé 0,065 €/mot pour des traductions techniques pas plus tard que la semaine dernière. On comprend mieux comment elle a réussi à atteindre les huit millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022.

Les langues se délient sur LinkedIn

Depuis quelques semaines, sur LinkedIn, j’ai également assisté à une déferlante de billets de traducteurs et traductrices qui critiquent ouvertement des agences de traduction en citant des noms, dénoncent des pratiques malhonnêtes, des tarifs de misère et les baisses de tarifs arbitraires de clients qui ont clairement décidé de gonfler leurs marges au mépris de toute déontologie.

Si des agences de traduction et de grands groupes n’ont pas peur d’envoyer des offres comme celles-ci à des personnes qui sont censées vivre de leur activité, pourquoi devrions-nous hésiter à en parler ? Par peur d’éventuelles représailles ? What’s the worst that could happen? Ces agences ont BESOIN de nous pour gagner de l’argent. Si nous nous mettons tous d’accord pour les boycotter, elles n’auront pas d’autre choix que de fléchir. C’est mon avis en tout cas.

Une chose est toutefois certaine, les traducteurs et les traductrices sont en colère. Et pour la première fois depuis que je fais ce métier, j’ai l’impression que cette révolte qui gronde ne sera pas sourde.


Depuis la mi-septembre, la plateforme TRI-TRAB (Translation Agency Transparency Board) est en ligne. TRI-TRAB est une initiative par des traducteurs, pour les traducteurs ; une plateforme indépendante qui va permettre aux traducteurs de dénoncer les agences de traduction véreuses (avec preuves).


Le petit + : une étape de modération qui permettra de vérifier les dires des uns et des autres avant de prendre la décision de ficher ou de ne pas ficher une agence.

TRI-TRAB platform The translation Industry Transparency Board

Si vous avez donc eu une très mauvaise expérience avec une agence de traduction, n’hésitez absolument pas à la dénoncer sur TRI-TRAB, ce n’est que comme cela que les choses vont changer.

Comment contribuer à la révolution ?

Je suis d’avis que chacun·e d’entre nous peut apporter sa pierre à l’édifice. Personnellement, je mets un point d’honneur à ne pas accepter de tarifs en-dessous de la décence. C’est ma façon à moi de ne pas encourager ce type de pratique. Mais je sais que quelque part, un·e autre traducteur·rice acceptera ce projet, parce qu’il ou elle a des factures à payer et que les projets se font rares.

Name and Shame publiquement ? Oui, mais dans les normes, par exemple en passant par une plateforme comme TRI-TRAB pour se protéger d’éventuelles poursuites judiciaires pour diffamation.
En parler avec les personnes de son réseau, ça au moins personne ne peut l’interdire n’est-ce pas ?


Y a-t-il UNE solution qui permettrait de faire avancer les choses ?
Et vous, comment allez-vous contribuer à la révolution ?


Pensez-y.

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